lundi 19 novembre 2012

Retour prématuré, fait chi..!!!!

Et oui, aprés toutes nos tentatives pour remettre le genou de Samy d aplomb et 1 mois de repos, nous sommes obligés de rentrer prématurément...

Aprés une douleur apparue il y a un mois (sans choc ni chute), les visites chez un traumato, anti-douleurs, anti-inflammatoires, IRM, séances de kiné et attelle n auront rien changé.

Quelle déception!

Le voyage ne peut continuer, même en bus. Les visites et autres marches ne feront qu agraver les choses.

Ayant pris notre décision, nous allons avoir le plaisir de retrouver nos proches, parents et amis, qui nous ont suivis tout le long de cette aventure. Merci à vous!

Quant à nos amis Alexis et Pauline, pour eux l aventure se poursuit, continuez à les suivre sur leur site disponible sur notre blog.

Nous allons à présent de l avant avec de très grands souvenirs et l envie de repartir. Nous avons sûrement attrappé le virus du VOYAGE!

A bientôt...

vendredi 26 octobre 2012

Far West argentin!


Partis de Tupiza en Bolivie, ils nous a fallut 6 jours pour rejoindre la plus grande ville du nord-ouest argentin, Salta.

Nous avons tout d'abord terminé la Bolivie par des paysages de "pampa" (plaines désertiques).

La frontière Bolivie-Argentine s'est passée sans problème; un changement notoire tout de même, un douanier a fouillé l'un de nos sacs, première fois depuis le début du voyage, signe peut-être qu'on arrive dans un pays plus réglementé... Les "mamitas" (petites grands-mères), quant à elles, passent sans crainte des produits d'un pays à l'autre! Le traffic bat son plein!!
plate forme Bolivie-Argentine


encore quelques kilomètres...!





Notre première nuit en Argentine se fera dans une école avec 2 amis cyclo argentins partis depuis La Quiaca (ville frontière) et allant jusqu'à Ushuaia en empruntant la mythique "ruta 40" (route qui traverse le pays du nord au sud), longue de 4600 kms. Ce sera pour nous l'occasion de goûter au fameux "mate", feuilles vertes qui s'infusent dans de l'eau bouillante dans une calebasse (plante qui sert aussi à la fabrique de divers objets) et qui se boit grâce à une pipette en métal. Le goût est très amer. Cette boisson très populaire en Argentine nous a confirmé cette légende : tous les argentins se trimballent avec leur thermos d'eau chaude pour pouvoir boire ce breuvage dès qu'ils le souhaitent.
très convivial!!
Thomas à gauche, Miguel à droite dans la classe
Les premiers changements ne se font pas attendre puisque dès la première moyenne ville, les "tiendas" (petits magasins sans trop de choix) sont remplacés par des petites supérettes où les variétés de produits nous donnent le tournis! Les voitures sont également très différentes puisqu'on retrouve les marques de chez nous. En revanche, les argentins parlent très vite et la prononciation change un peu de ce que l'on a pu connaître jusqu'à présent. Dans le nord-ouest argentin, les traditions boliviennes ne sont pas loin : certains parlent encore le quechua et la population est plus typée (origine indienne) que ce qu'on a pu voir à Salta.

Nous entrons dans la "quebrada de Humahuaca", site classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2003 et qui nous a laissé entrevoir des montagnes rocheuses superbes. Tantôt rouges, tantôt jaunes, parfois oranges et quelquefois vertes, les couleurs se mêlent aux rangées de cactus qui donnent à ces paysages un aspect magique. Quelques canyons s’ajoutent à ce panorama et forment ce que j’ai surnommé le « Far West argentin » ! Visez plutôt...





Nous avons passé le Tropique du capricorne ; rien d’extraordinaire si ce n’est un panneau en bordure de route.
Plus on va vers le sud, plus les paysages redeviennent verts, la végétation reprend le dessus, les champs verdoyants réapparaissent et nous rappellent nos débuts en Equateur mais aussi la région d’où nous venons, la belle Normandie. 
Nous sommes passés par San Salvador de Jujuy, première grande ville argentine et premières tentations : magasins de fringues et de bijoux et supermarchés carrefour à disposition… ce qui nous a permis de préparer notre première quiche depuis le début de nos aventures ! OUF !!!

Ici, les habitants vivent un peu à l’heure espagnole : les magasins sont ouverts le matin, ferment en déut d’après-midi et ré-ouvrent vers 17H jusqu’à 23H/minuit. Du coup, les rues sont remplies de monde à partir de la fin d'après-midi. De même, ils mangent tard : 13H30/14H pour le midi et pas avant 21H pour le dîner.

Pour arriver à Salta, nous avons emprunté la « ruta de Cornisa » qui passe par la montagne. Belle route sinueuse et étroite où se mélangent belles forêts, ravins, arbres secs, odeurs printanières et pente douce… 




"Ce petit chemin qui sent la noisette"
Dimanche dernier, c'était la fête des mères dans le pays, nous avons donc pu croiser tout au long du chemin de nombreuses familles profitant de ce jour, autour d'un bon barbecue, d'ailleurs présents en grand nombre en bordure de route!
église San Francisco
A Salta, nous avons rencontré plusieurs de nos camarades cyclos (ville point de chute oblige et même rythme). Le climat y est plutôt doux et la ville est charmante.
basilique de Salta


Les parcs en ville ne manquent pas, l'occasion pour nous de nous relaxer à l'ombre des palmiers et pour Samy de faire le nettoyage des vélos. Les gens d'ici sont déjà moins typés et l'on se sent un peu moins étrangers.
Parque San Martin
Le soir même de notre arrivée à Salta, ous avons enfin pu profiter d'une bonne viande cuite au barbecue alors que l'odeur nous mettait l'eau à la bouche depuis le midi lorsqu'on roulait!

"Asado"
Nous sommes allés visités le Musée d'Archéologie de Haute Montagne, le seul à exposer trois momies d'enfants incas en état de conservation stupéfiante. Elles ont été découvertes en 1999 lors d'une expédition archéologique organisée par National Geografic en haut du volcan Llullaillaco à près de 6739m d'altitude. (photos interdites)

En haut de la colline San Bernardo, vue panoramique sur Salta. Nous repartons demain vers une nouvelle "quebrada"...

550 000 habitants, Salta, surnommée "la linda", la belle



mercredi 10 octobre 2012

Triple S

Pourquoi ce titre?? Et bien Sucre, Sud Lipez et Super!!!

Après Potosi, nous avons repris le bus pour nous rendre à Sucre, surnommée la "ville blanche" en référence aux couleurs de ses monuments. Ici, le climat y est plus que doux puisque nous étions encore en petite polaire à 19H, ce qui ne nous était pas arrivé depuis... Trujillo et la côte pacifique!! Une ville où il y fait donc bon vivre. La place centrale est très agréable avec beaucoup de végétation.










Nous avons visité un musée qui nous en a beaucoup appris sur le pays. Saviez-vous que la capitale de la Bolivie n'est pas La Paz, comme souvent l'on croit, mais bien Sucre? Nous avons d'ailleurs pu y voir l'ex-palais présidentiel, qui a été transféré à La Paz.


Nous avons également appris que la Bolivie a perdu une partie de son territoire durant la guerre du Pacifique (1879-1884), appartenant actuellement à ses voisins chiliens, mais surtout son accès à la mer. A présent, pour ses exportations, le pays doit se contenter d'un port au Chili, où les Boliviens payent des taxes exhorbitantes, et également d une rivière qui arrive jusqu'à Buenos Aires, ville portuaire et capitale de l'Argentine.
Le pays tient son nom de Simon Bolivar, à qui l'unification latino-américaine lui a été refusée. Ainsi, pour éviter de le "fâcher", on accorda son nom au pays. Quant à la capitale, elle doit son nom au bras droit de Bolivar, le général Sucre. Sachez au passage que ces deux créateurs de la république de Bolivie sont d'origine vénézuélienne.

Sucre est également connue pour ses nombreux édifices de type baroque, et ses parcs centraux. Notamment, le parc Bolivar (encore lui!) où gît une petite réplique de la Tour Eiffel.

Enfin, nous avons eu le plaisir de passer une soirée où les plus belles danses et costumes traditionnels du pays nous ont été présentés. Voici quelques modèles vus au musée du textile.


Pour terminer ce séjour, nous avons re-rencontrer la famille Boussac, l'occasion de faire un bon barbecue!


Après cette pause apaisante et de retour à Uyuni, nous ne perdons pas espoir de pouvoir louer un 4*4 sans devoir faire le "tour classique touriste". Et bien avec notre fichu détermination (surtout celle de Samy, vous le connaissez!), on parvient finalement à nos fins! C'est ainsi que nous partons le 7, pour 3 jours, pour de nouvelles aventures à 4 roues cette fois-ci!


La région traversée s'appelle le Sud Lipez, au sud ouest de la Bolivie, connue pour ces paysages et déserts magnifiques qui fait partie de la réserve Eduardo Avaroa. Nous n'avons pas été décus!

Nous démarrons cette visite par la Laguna Colorada, immense lac où habitent des centaines de flamants roses! Ici, l'eau est de couleur rouge grâce aux algues microscopiques (nourriture des flamants roses) qui réagissent à la lumière.




Ensuite, nous avons fait une petite halte dans une grande baignoire d'eau chaude naturelle à côté d'un autre lac avec vue sur les flamants roses. Eau chaude garantie!!!

Plus loin, nous avons traversé ce que l'on nomme le "désert de Dali", en hommage au peintre. Entouré de montagnes aux sommets oranges, jaunes et verts, cette immensité sableuse nous offre un regard sur d'énormes pierres posées sur le sable teinté de plusieurs jaunes. Voyez plutôt...













Enfin, à la frontière avec le Chili, nous avons fait le tour de la Laguna Blanca et Laguna Verde en référence à la couleur de l'eau. Ces lacs sont surplombés par le volcan Licancabur culminant à 5760m, qui se situe au Chili.


volcan Licancabur
Le dernier matin, ayant dormi à coté de la Laguna Colorada, nous avons petit déjeuner avec nos amis les flamants roses, qui étaient tout proches de nous étant donné qu ils s étaient habitués à notre présence.(pas de photos à ce moment là, notre appareil a encore fait des siennes GGGRRR!!)

Et pour terminer cette fantastique virée, nous avons pu apercevoir des animaux au plus près de leur élément naturel tels que des "suri" (petites autruches), vigognes (petites antilopes) et éternels lamas!

Suri

Vigognes










 Nous reprenons le vélo demain en direction de Tupiza et Villazon à la frontière avec l Argentine…

lundi 1 octobre 2012

Sommet, sel, mines et ville!

Avant de partir de La Paz, nous avons décidé de nous attaquer à un sommet de la Cordillière Real. Après discussion et évaluation de la difficulté avec deux cyclo-alpinistes de la casa de ciclistas (Franck et Florence, voir leur blog) et un guide, ce sera le "Pequeno Alpamayo" qui culmine à 5450m d'altitude. C'est donc tous les 5 que nous partons le 16. Arrivés au refuge en fin d’après-midi, on monte la tente avec un vent à décoiffer les lamas mais une vue superbe sur le montagnes de la chaîne du Condoriri !!



Le lendemain, réveil à 2H du mat’ avec SURPRISE : la tente enneigée!! Un ptit dèj et on se prépare… Il faut une bonne heure de marche avant d’arriver au glacier. Là, on met nos baudriers, crampons, casques, on s’encorde et c’est parti pour l’inconnu !


 
Marcher avec des crampons est plutôt facile une fois qu’on a pris le coup. Le guide est devant, nous suivons ses traces. Nos pas s’enfoncent dans la neige et le bruit résonne autour de nous. Le jour commence à se lever et l’on aperçoit ce sur quoi nous sommes en train de marcher et les paysages qui nous entourent.

Après avoir monté le premier glacier, le "Pico Tarija", nous apercevons au loin la montagne qui nous attend avec sa crête vertigineuse, nous sommes un peu impressionnés.


Avant de nous y attaquer, nous ôtons nos crampons pour descendre un mur de roche et enfin, nous commençons à grimper ces murs de glace. 2 au total qui nous fatiguent et nous pompent de l’énergie à chaque coup de piolet planté dans ce gros glaçon.


Samy en haut, Hélène au milieu et Florence en bas

Arrivés en haut, c’est le bonheur !!! Après 7h d’effort, nous sommes au sommet et la vue est superbe !!



 Il nous faut maintenant redescendre mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile quand on voit la pente avec de l’autre côté le vide… Nous atteindrons finalement le refuge non contents d’avoir défier cette montagne !!


Après donc quelques jours de repos, nous repartons en bus jusqu’à Challapata afin d’éviter un trafic trop dense et des plaines interminables. Le vélo d’Hélène est moins chargé puisqu’après discussions avec des collègues cyclotouristes, nous nous sommes rendus compte que nous étions bien trop chargés et que nous possédions certaines affaires dont on ne se servaient jamais alors on a fait du tri. Résultat, 6 kilos renvoyés à la maison et les 2 sacoches avant d’Hélène dans le colis !!

Il nous faudra 4 jours avant de pouvoir rouler sur le Salar. 4 jours où nous avons traversé des déserts : tant par les paysages, les chemins empruntés, que par les villages !!

 
 

 Les seuls êtres qui paraissent vraiment vivants ici sont les vigognes, sortes de petites antilopes très sauvages et gracieuses qui se baladent en groupe. Le chemin emprunté est souvent sableux, ce qui nous vaut un « sitting » en plein milieu de la journée en espérant un 4*4 ! Manque de bol, les seuls villageois du coin ne sont pas disposés à nous emmener aux portes du Salar. Et oui, en ce moment, de septembre à octobre, c’est la période des semences de quinoa (sorte de semoule très énergétique) alors ils sont tous à l’ouvrage !! Au passage, sachez qu’un kilo de quinoa côute de 40 à 50 bolivianos, ce qui fait environ 4 à 5 €. Cette graine pousse pendant 7 mois et est revendue à l’international. Par chance, un 4*4 passe par là et nous dépose à Jijira, village frontalier avec le désert de sel.

Appelé ici « Salar de Uyuni » en référence au sel « sal » et à la grande ville la plus proche Uyuni, cette étendue blanche est l’un des plus importants sites touristiques de l’Amérique du Sud et plus grand salar du monde. Immense plaque blanche à 3650m d’altitude, de 12500km2 où gît des tonnes de sel.Ici repose également sous le salar, la plus grande réserve mondiale de lithium qui d'ici quelques années risque bien de compromettre ce site majestieux. Le sel est extait pour ensuite être traité afin d’y ajouter de l’iode pour qu’il soit consommable. Difficile de décrire ce que l’on ressent quand on se trouve au milieu de nulle part !!!










Aux premières impressions, je dirai : immense, d’un blanc intense et d’une planéité déconcertante. On roule, parfois avec difficulté à cause des secousses, jusqu’à l’île « Incahuasi » (50km). Ce bout de terre sur cet océan irréel abrite quelques centaines de cactus tous plus grands les uns que les autres, de 10 à 12m de haut !!




Fatigués de notre journée et des soubresauts continus depuis 4 jours, nous demandons à des touristes de nous emmener à Uyuni, ils acceptent.

La suite de notre voyage se poursuit en bus, quoique la route étant asphaltée, cela nous faisait un gros détour. C’est ainsi que nous arrivons à Potosi le 28. Surplombée par le « cerro rico », colline riche, cette ville est surtout connue pour ses mines toujours en fonctionnement que nous avons pu visiter. Potosi est la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde. Elle fût au coeur de l'enrichissement de l'Espagne coloniale. La mine était une des plus importantes mines d'argent au monde. On y extrait aujourd'hui encore de l'argent mais en moindre quantité, l'étain, le plomb, le bronze et le zinc.


Ici, 15000 mineurs y travaillent à leurs comptes. En effet, les mines sont organisées en coopératives privées, ainsi, ils peuvent structurer leurs journées de travail comme ils veulent. Cependant, l’Etat voudrait nationaliser ces mines et donc rendre le mineur moins libre et gagnant moins d’argent. Des grèves sont donc en cours et nous en avons encore fait les frais lors de notre trajet en bus… On déambule dans les corridors longs et étroits creusés par les hommes, où l'air y est difficilement respirable et où les passages sont parfois tellement petits que nous sommes obligés de nous mettre à 4 pattes pour passer. Nous y rencontrerons 2 mineurs (un père et son fils) qui ramènent à la surface leur chargement, résultat d'une semaine de travail. Les travailleurs n'ont aucune protection sociale et doivent soustraire de leur salaire déjà misérable, l'achat du carbure de calcium qui sert à faire fonctionner les lampes et la dynamite utilisée pour faire sauter les veines de minerai. Sans compter l'achat de tout son équipement qui coûte très cher. Le pourcentage de son gain qu'il paie à la coopérative lui assure uniquement son emplacement dans les mines. Pendant la journée, le mineur ne consomme pratiquement que des feuilles de coca qu'il mâche pour éviter la faim. L'espérance de vie d'un travailleur ne dépasse pas 45 ans.













Les mineurs se vouent à une sorte de dieu appelé « el tio » à qui ils font des offrandes ( cigarettes, alcool, feuilles de coca) pour demander une obtention importante de minerai, des « bonnes » conditions de travail (pas d’éboulement…), richesse et fertilité. Tous les premiers et derniers vendredis du mois, c’est donc le défilé devant ce drôle de personnage situé dans l’une des galeries de la mine !!


Le soir, nous faisons la connaissance des Boussac,famille française qui voyage en Amérique du Sud avec leur camion (voir leur blog), et partageons un repas ensemble.

Nous partons pour SUCRE où nous allons rester quelques jours... A plus!!!